Les Mường (autres noms : Mol, Mual, Mọi) sont parmi les 3 ethnies du groupe des langues Việt-Mường avec 2 groupes locaux tels que Mọi Bi et Ao Tá. Leur population estimée de 1.2 million personnes vivent principalement dans la province Hòa Bình, de 4 villages anciens des Mường : Bi, Vang, Thành, Động et des petites communautés habitent dans la province de Thanh Hóa, Phú Thọ, Sơn La,…
Vie matérielle
Les Mường habitent dans la maison sur pilotis de quatre toits dont l’architecture ressemble à quelques détails près à celle des ethnies voisines, surtout les Thái. On met souvent au plancher bas le mortier de riz et des instruments aratoires. Les Mường vivent en bas des montagnes, à flanc des collines ou des régions en pente douce qui sont près des ruisseaux.
Le riz inondé est la source principale de revenu de la majorité des Mường, une autre partie cultive le maïs et le manioc sur le brulis. À côté de la culture, on exploite des produits forestiers comme des champignons, des amomes, du miel, la cannelle, du bois, du bamboo,… Des bétails qui sont élevés en semi-liberté servent de bêtes de trait dans l’agriculture et dans l’exploitation forestière, de « monnaie d’écharge » avec la plaine et fournissent la viande des offrandes.La vannerie, la sériciculture et notamment le tissage sont des artisanats bien connus avec les femmes Mường.
Les vêtements des hommes Mường sont pareils à ceux des Việt de la plaine : un pantalon et une tunique courte. Par contre, les femmes habillent un turban blanc ou indigo, une courte veste blanches (pắn), une jupe noire, le tout souligné par une très large ceinture brodée de poitrine. Elles portent aussi des bijoux, bracelets et colliers d’argent assez simplement ouvragés.
Vie familiale et sociale
Les Mường se groupent en villages ou hameaux, appelés parfois qué ou quél, qui comprennent les petits de 3 à 5, et pour les grands quelques dizaines de foyers. Plusieurs villages forment un Mường et les grands comme le Mường Bi, Vang, Thàng, Động et Lang Chánh sont de 20 à 30 villages. Chacun est administré par le lang cun qui l’aîné de la branch aînée issue dans les familles « noble » (lang đạo) comme les Đinh, les Quách, les Bạch, les Hà.
Le patriarcat domine nettement dans les familles des Mường donc les hommes tiennent le pouvoir décisif dans tous les travaux familiaux. Que les parents meurent sans héritier mâle (ils ont une ou beaucoup de filles peut-être), c’est les seigneurs qui retirent le patrimoine familial et le répartent aux autres.
Le mariage des Mường est semblable au celui des Kinh (ou des Việt) : le démande en mariage (kháo thếng), la réponde formelle (ti nòm bánh), l’accord du temps des fiançailles (nòm khảu), les fiançailles (ti cháu) et la noce (ti du).
Les funérailles sont tenues par un chaman (mo) avec des rituels de rigueur. Tout d’abord, l’aîné fils met 3 coups de couteau sur la fenêtre de la chambre dans laquelle on trouve l’autel des ancêtres et puis ils commencent à battre le gong. Le mort est mis dans un cercueil monoxyle et il peut être resté dans la maison d’une, deux ou dix nuits, ou plus long selon la situation sociale du mort.
Vie spirituelle
Chaque Mường pratique le culte du Génie du Mường et chaque hameau celui du Génie tutélaire, un ancêtre du lang ou la personne qui avait défriché les terrains, fondé le Mường ou le hameau. Des familles Mường rendent au culte des ancêtres dans leur propre maison.
La culture des Mường est bien connue par la littérature populaire qui se compose de poèmes et récits versifiés (la naissance de la Terre et de l’Eau, Út Lót Hồ Liêu,…), de textes pour le culte, de proverbes,… La musique folklorique (ví đúm, xắc bùa) souvent glorifie le travail, les belles coutumes, ou exprime les sentiments de la jeunesse. Les chants xắc bùa ou xéc bùa sont interprètés par un groupe de 5 à 20 chanteurs lors des fêtes, des noces,… et ils vont d’une maison à l’autre munis chacun d’un gong. Les instruments des Mường sont variés comme le gong, la flûte, la viole de deux cordes, le tambour,… dont le gong est le plus important et sacré.
On peut découvrir leur culture à travers des fêtes qui ont lieu tout le long d’année teles que le Khuông mùa (la descente aux champs), la célébration à « prier pour la pluie (en avril), fête à laver des feuilles du riz (en juillet ou août), fête du nouveau riz,…
Bohémienne. L’âme d’aventure. Je me suis installée à Aix-en-Provence depuis 2010 pour faire les études en Management Culturel et en Lettres Modernes à la Fac de Lettres d’Aix. Mon cœur balance entre la terre campagnarde de l’Indochine et le ciel bleu méditerranéen.